Voilà pourquoi il faut (absolument) arrêter de manger de la viande le soir, selon une diététicienne
Depuis maintenant quelques années, des voix s’élèvent en faveur d’une alimentation moins riche en protéines animales – c’est-à-dire : en faveur de repas qui privilégient les légumes et les féculents, au détriment de la viande, du poisson, des œufs et des produits de la mer.
Une tendance qui n’est pas uniquement théorique puisque, selon un sondage Opinion Way, en 2016, 3 % des Français avaient adopté un régime végétarien (sans viande ni poisson). À l’époque, 10 % des répondants envisageaient sérieusement ce régime alimentaire, et 34 % se déclaraient flexitariens (avec une consommation de viande limitée à 2-3 fois par semaine maximum).
Il faut dire que lever le pied sur la viande, c’est assurément bon pour la santé, d’après les études scientifiques les plus récentes. Ainsi, selon des travaux parus en mars 2022, les personnes qui consomment des protéines animales moins de 5 fois par semaine présentent un risque (global) de cancer inférieur de 2 % environ. Et d’après une étude qui date de juin 2023, l’adoption d’un régime végétarien favoriserait même la rémission chez les patients atteints de diabète de type 2.
La tyrosine est à l’origine d’un véritable « shoot » d’énergie
Vous n’êtes pas tout à fait prêt(e) à laisser tomber la viande ? Peut-être pourriez-vous commencer par abandonner une mauvaise habitude, particulièrement nocive pour la santé selon la diététicienne-nutritionniste Alexia Matalone : manger de la viande le soir, au dîner.
« Les aliments riches en protéines animales contiennent naturellement de la tyrosine, un acide aminé qui (au terme d’une cascade de réactions chimiques) est susceptible de perturber le sommeil » résume la spécialiste en micronutrition.
La tyrosine, kézako ? La tyrosine est un acide aminé (c’est-à-dire : une « brique » entrant dans la composition des protéines) que l’on retrouve dans de nombreux produits d’origine animale – la viande (poulet, dinde…) mais aussi le poisson, les œufs, le lait, le fromage… Cet acide aminé est dit « non-essentiel » car le corps humain est capable de le produire. À noter : on parle parfois de L-tyrosine.
Or, la tyrosine est utilisée par l’organisme dans le processus de production de certains neurotransmetteurs – la dopamine en tête. « La dopamine, c’est l’hormone de la motivation : c’est grâce à elle que l’on a du pep’s, de l’énergie à revendre, tant physique que psychique ! » décrit Alexia Matalone. Outre la dopamine, la tyrosine est aussi impliquée dans la synthèse de l’adrénaline (« l’hormone du stress » ) et de la noradrénaline (un neurotransmetteur responsable d’une hausse de la tension artérielle et du rythme cardiaque).
Les protéines animales, à consommer plutôt le matin ou à midi
« Consommer de la viande le soir, c’est donc globalement mauvais pour le sommeil : la tyrosine étant notamment un précurseur de la dopamine, on risque d’observer un « pic d’énergie » avant le coucher… et donc, des difficultés à s’endormir » explique la diététicienne-nutritionniste.
Pour le dîner, Alexia Matalone recommande plutôt un repas à base de protéines végétales – pois chiches, graines de courge ou de chia, quinoa, épeautre, sarrasin, son d’avoine… Attention : certains aliments végétaux (comme les noix de cajou, les noix, les amandes, les avocats, les champignons ou les haricots verts) contiennent aussi de la tyrosine et sont à éviter le soir.
« Réservez les protéines animales au petit-déjeuner (pour avoir un shoot d’énergie dès le matin : par exemple des œufs au plat, du saumon fumé ou encore une belle tranche de jambon) et au déjeuner (pour éviter le coup de barre de l’après-midi : par exemple un blanc de poulet, un steak haché ou encore un poisson blanc en papillote) » conseille l’experte.
Merci à Alexia Matalone, diététicienne-nutritionniste au Domaine du mas de Pierre (Alpes-Maritimes).
À propos de l’Auteur
Apolline Henry
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