Burkina/Justice : Un voyage vers le Niger qui se termine au tribunal avec poursuite pour abus de confiance
Ce mercredi 20 novembre 2024, le Tribunal correctionnel a jugé une affaire portant sur des faits d’abus de confiance. Des faits, il ressort que D.A, médecin nigérien en études à Ouagadougou, devait rejoindre son pays d’origine avec son véhicule. Pour cela, il s’est attaché les services de K.N, chauffeur, qui devait, en suivant un convoi, emmener le véhicule au Niger. Toutefois, les choses ne se passeront pas comme prévu et au final, les parties se retrouveront devant le juge, le propriétaire du véhicule poursuivant le chauffeur pour abus de confiance.
Burkina/Justice : Un voyage vers le Niger qui se termine au tribunal avec poursuite pour abus de confiance
En comparaissant devant le Tribunal correctionnel, K.N est formel sur sa position : il ne reconnaît pas avoir abusé de la confiance de celui qui le poursuit. Selon ses explications, il affirme avoir suivi un convoi à partir de Kaya pour rejoindre le Niger. Une fois à Dori, il décide de faire cavalier seul. Il sera par la suite intercepté par des terroristes. Voulant leur échapper, il finira sa course dans un trou. « Ils m’ont capturé, ligoté pris mon téléphone, mon argent et tout ce que j’avais sur moi. Il y avait aussi une mallette contenant des documents appartenant à D.A dans la voiture. Ils ont tout pris », a-t-il relaté.
Selon la victime, il y avait plutôt deux mallettes à l’intérieur. Et les documents qui les contenaient étaient dit-il : « toute ma vie. Il y avait tous mes diplômes là-bas. Mes actes de naissance, certificat, etc. Toute ma vie était là-bas ». Selon ses dires, K.N. lui avait confié être même arrivé au Niger. Mais une fois sur place, c’est en vain qu’il essayera de le joindre. « Ce n’est que plus tard qu’il m’a dit qu’il avait été attaqué par des terroristes et que ces derniers avaient tout pris. J’ai pris des renseignements là-bas et on m’a dit qu’il n’y pas eu d’attaque dans cette période-là. Il n’y a pas aussi de trace de ma voiture. Je me suis dit que c’était un très gros problème parce qu’hormis le fait qu’il a failli perdre la vie, facilement, je peux me retrouver être accusé de complicité avec les terroristes », craint-il.
Pour s’assurer d’être à l’abri, il conseillera au chauffeur de toucher les autorités sur place afin de lui obtenir ne serait-ce qu’un document qui établit qu’il a été attaqué et qui le protégerait de toute accusation, au cas où ces documents seraient retrouvés entre les mains des terroristes. Chose que le prévenu dit avoir exécuté. Seulement, en se rendant à la police, ces derniers refusent de recueillir ces déclarations car n’ayant pas fait le constat eux-mêmes. Toutefois, au niveau de la gendarmerie de Dori, il affirme que ces déclarations ont été consignées dans un document.
Une situation qui a contraint les parties à s’entendre sur une date de renvoi, pour que le tribunal puisse obtenir le contenu de ces déclarations prises par la gendarmerie. « Il n’y a aucune preuve qui atteste de la véracité des dires du prévenu. Il faut qu’on ait au moins sous la main ce que la gendarmerie de Dori a écrit, pour voir si l’on peut croire aux propos tenus par le prévenu », a expliqué le président au prévenu, avant de renvoyer le dossier pour la date du 27 novembre 2024.