Comment le Togo a préparé en discrétion le Sommet de la CEDEAO actant le départ des Etats de l’AES de la Communauté

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Lomé (© 2024 Afriquinfos)- Les efforts diplomatiques de D. Faye et de Faure Gnassingbé déployés depuis juillet 2024 n’ont pas suffi à convaincre les Etats de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) de demeurer dans la CEDEAO. Facilitateur dans plusieurs crises régionales, le Togo a pourtant remis (d’un point de vue diplomatique) de l’ouvrage sur le métier avant la tenue de la 66è session des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO à Abuja (Nigeria).

 

Six mois après la 65è session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO tenue à Abuja, la 66è session prévue sur ce 15 décembre 2024 sera meublée en grande partie par le dossier des Etats de la Confédération AES. Le Mali, le Faso et le Niger ont réaffirmé leur «retrait immédiat» de la CEDEAO ce 13 décembre 2024, à 48H du Sommet d’Abuja.

 

La facilitation de la CEDEAO confiée à Diomaye Faye secondé par Faure E. Gnassingbé, les deux appuyés par U. S. Embalo, n’a donc pas prospéré. Malgré les efforts visiblement louables déployés par le jeune Président de 44 ans D. Faye qui s’est déplacé lui-même au Faso et au Mali, et sa nomination du diplomate chevronné Abdoulaye Bathily pour s’occuper de ce dossier.

 

Officiellement et devant les caméras, il n’y a eu aucune rencontre entre D. Faye et Faure Gnassingbé sur le dossier du retrait de l’AES de la CEDEAO !

 

A l’approche du Sommet de ce 15 décembre, la diplomatie togolaise s’est pourtant montrée très préoccupée par ce dossier de l’AES. Et a multiplié des actions ostensibles pour démontrer son entregent autour du Sahel.

 

Les Affaires étrangères du Togo ont ainsi étalé fièrement, le 05 décembre 2024, leur action discrète en faveur de la libération (le 29 novembre 2024) de deux gendarmes ivoiriens arrêtés depuis le 19 septembre 2023 en territoire burkinabè, «alors qu’ils étaient à la poursuite d’orpailleurs clandestins», a détaillé le pouvoir ivoirien.

 

Alassane Ouattara a adressé à Faure Gnassingbé ses remerciements pour «son implication personnelle et le dénouement heureux de cette affaire».

 

Un Sommet préparé particulièrement en off par Lomé

 

Quatre jours avant cet élargissement des deux gendarmes ivoiriens, soit le 25 novembre 2024, le Vice-Président de la Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, a rendu une visite à Faure Gnassingbé. Officiellement, l’audience s’est focalisée sur les relations bilatérales. Puis élargie aux affaires régionales. Exceptionnellement, le Vice-Président ivoirien a été accompagné à cette audience à Lomé par le Gouverneur de la BCEAO, J.-C. Kassi Brou (ex président de la Commission de la CEDEAO). Des détails diplomatiques qui ne trompent pas sur le menu au cœur de ces échanges de haut niveau.

 

Le 19 novembre 2024, à Lomé, auprès du Pr Robert K. E. Dussey, le président de la Commission de la CEDEAO, le Gambien Dr Alieu Touray, a aussi effectué une visite discrète de consultations et d’échanges autour des affaires urgentes dans la CEDEAO.

 

Quatorze jours plus tôt, soit le 05 novembre 2024, Faure Gnassingbé avait déjà discuté des dossiers brûlants de l’heure dans la CEDEAO avec Yusuf Maitama Tuggar (ministre nigérian des Affaires étrangères, président en exercice du Conseil des ministres de la CEDEAO).

 

Dans un passé récent, le Togo a obtenu début 2023 la libération des «49 soldats» ivoiriens détenus pour des raisons rocambolesques au Mali durant plusieurs mois, l’élargissement début 2024 du fils de Mohamed Bazoum, ou encore la levée des sanctions économiques de la CEDEAO et de l’UEMOA à l’encontre du Mali et du Niger après des coups d’Etat dénoncés par la Communauté de 15 pays.

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