Niger. Toujours pas d’organes de la transition: un retard qui ne rassure pas à Niamey

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Le 24/11/2024 à 10h55

Peu après sa prise de pouvoir à la faveur du coup d’Etat en juillet 2023, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie s’était engagé à mettre en place les organes nécessaires à la transition qui doit passer par un dialogue national. Depuis, les Nigériens s’inquiètent de ne rien voir venir, d’autres moins. Mais tous espèrent une transition fluide.

Le régime militaire, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en juillet 2023, a porté à la tête du pays le général Abdourahamane Tiani qui s’est engagé pour une période de transition qui ne pourra excéder trois ans mais sans en préciser la durée exacte. «Notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir» avait-il déclaré et avait promis la mise en place d’un «dialogue national» devant notamment déterminer la durée de la transition. C’est ce dialogue qui se fait attendre.

 

Comme Hamidou Moussa, plusieurs citoyens nigériens s’interrogent sur le retard pris pour organiser ce dialogue national et sur la mise en place des institutions de transition après plus de 15 mois de pouvoir militaire. «Il n’y a ni conseil consultatif national ni observatoire des droits humains ni celui de la communication. Ce sont pourtant des organes qui permettraient aux citoyens de se prononcer sur à la vie de la nation» regrette-t-il.

 

Un autre habitant de la capitale Niamey fait le même reproche, «nous attendons avec impatience la mise en place du conseil consultatif pour une bonne orientation de la transition militaire qui est en cours dans notre pays», ajoute Moustapha Issifou.

 

Qu’est ce qui pourraient expliquer cette lenteur, se demandent les activistes de la société civile, «soit ils font face à des situations nouvelles qui ne leurs permettent pas de mettre ces institutions en place, soit ils ne veulent pas partager le pouvoir avec les autres. Nous avons constaté que le pouvoir est concentré entre les mains du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie», explique Gamatié Mahamadou, acteur de la société civile. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a été créé suite au putsch de 2023 et présidé par le général Abdourahamane Tiani.

Cette situation peut-elle engendrer des conséquences du point de vue politique? «Je ne pense que cette situation puisse engendrer une quelconque conséquence, le fonctionnement de l’État étant régulier. Je crois que les citoyens doivent accorder au CNSP le temps nécessaire pour installer les institutions à la tête desquelles il faut et mettre les femmes et les hommes qu’il faut», explique Salim Salim Zanguina, homme politique nigérien.

 

Il est à noter que parmi les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, tous sous transitions militaire, le Niger est le seul qui tarde à mettre en place un conseil consultatif, un organe pourtant très important pour une transition réussite.

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