Ouverture des JO : Après Aya Nakamura, faut-il aussi se méfier d’Edith Piaf dont la grand-mère était berbère ?

Partagez:

Ouverture des JO : Après Aya Nakamura, faut-il aussi se méfier d’Edith Piaf dont la grand-mère était berbère ?

Comme il est loin le temps où les artistes français portaient des vrais noms de chez nous, comme Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell. Voyez la talentueuse et populaire Aya Nakamura, dont le nom conjoint l’Afrique et l’Asie. En 2018, son titre « Djaja » était n° 1 aux Pays-Bas ; la dernière francophone à avoir accompli cet exploit était Edith Piaf, avec « Je ne regrette rien » (1961).

On le sait, depuis que le président Macron aurait demandé à Aya Nakamura de chanter Piaf à la cérémonie d’ouverture des J.O. de Paris, les identitaires de la droite et de l’extrême droite s’acharnent contre la chanteuse noire, qui, disent-il, ne sauraient « représenter notre pays ». Etle racisme festoie.

Les plus tartuffes des racistes feignent de psychologiser le débat : Aya serait « odieuse » (Claude François, lui, était un ange). Ils font les mélomanes, les délicats : « Aya ne sait pas chanter », disent-ils. Comme si Sheila, c’était Aretha Franklin.

Mais ce procès en légitimité a une autre source. Le véritable problème est d’ordre chromatique. On a vu une banderolle avec ces mots qui insultent tous les Noirs de France : « Y a pas moyen Aya ici c’est Paris pas le marché de Bamako. » (Nakamura est malienne). En réaction à cette banderolle abjecte, le chanteur Dadju, dans un tweet, a pris la défense d’Aya Nakamura. « Vous lynchez la plus grosse artiste du pays avec des arguments de CM1… C’était même pas un combat mais maintenant faut qu’elle chante nous on va soutenir. C’est pas Bamako, c’est pas Bamako, bande de chiens ».

Chers racistes, puisque vous avez la bassesse d’attaquer Aya Nakamura, n’oubliez pas de planter aussi quelques unes de vos banderolles folkloriques sur la tombe d’Edith Piaf, dont la grand-mère était berbère et s’appelait Aïcha. Aïcha, c’était son nom de scène. A la ville elle s’appelait Emma Saïd Ben Mohamed (l’arrière-grand-père maternel de Piaf était un Berbère de Mogador). Car si j’en crois vos élucubrations, Edith Piaf, c’est le Grand Remplacement. Si je suis votre logique identitaire : la petite-fille d’Aïcha étant une artiste « au sang-mêlé », ses chansons, d’origine berbère, pas plus qu’Aya Nakamura, ne sauraient « représenter la France », devant deux milliards de télespectateurs. Après « l’Hymne à l’amour », l’hymne à la haine.

(Visited 8 times, 1 visits today)
Partagez:

Articles Simulaires

Comment (0)

LEAVE YOUR COMMENT

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager
Partager