Taille des doigts et consommation d’alcool : une nouvelle étude établit un lien étonnant
En partant du postulat que les hormones sexuelles prénatales ont un effet sur la longueur des doigts, plus précisément qu’un taux élevé de testostérone renvoie à un annulaire plus long que l’index, des scientifiques ont voulu étayer des preuves préexistantes selon lesquelles la consommation d’alcool est influencée par ces hormones .
Comme le souligne IFLscience, une relation de cause à effet ne peut pas être établie via cette association.
Consommation d’alcool et taille des doigts
Une étude publiée dans l’American Journal of Human Biology et publiée le 11 novembre 2024, interroge le rapport entre la consommation d’alcool d’un individu et la taille du quatrième doigt de l’être humain, l’annulaire, et de l’index. Ainsi, selon les scientifiques, avoir un annulaire plus long que le deuxième doigt serait le signe d’une consommation élevée d’alcool.
En effet, la longueur de nos doigts serait déterminée avant la naissance par des hormones présentes dans l’utérus maternel. Un niveau élevé de testostérone, la principale hormone sexuelle mâle, serait lié à un annulaire plus long que l’index, tandis que lors d’une exposition plus importante aux œstrogènes, (hormones sexuelles féminines), c’est l’index qui sera plus long que l’annulaire. Les testostérones et les œstrogènes sont des “hormones sexuelles prénatales ».
Taille des doigts et hormones sexuelles prénatales
“Le rapport des doigts (2D:4D : les longueurs relatives du 2e [ index] et du 4e [ annulaire]) est considéré comme un indice de testostérone précoce (long 4e doigt ) et d’œstrogène (long 2e doigt )”, résume dans un communiqué publié le 26 novembre John Manning, de l’équipe de recherche A-STEM (Applied Sports, Technology, Exercise and Medicine) de l’université de Swansea. A noter que les hommes consomment plus d’alcool que les femmes, comme le souligne le communiqué.
Selon les spécialistes, la consommation d’alcool serait influencée par ces hormones. Pour vérifier ce postulat, une expérience a été menée auprès de 258 participants, dont 169 femmes. Leur consommation d’alcool a été évaluée grâce à un test d’identification des troubles liés à la consommation d’alcool.
hormones sexuelles prénatales et consommation d’alcool
Selon la conclusion de l’étude, un taux élevé de testostérone prénatale et un faible taux d’œstrogène prénatal seraient bien liés à la consommation d’alcool, du moins chez les étudiants.“On sait que les patients alcoolodépendants ont des quatrièmes doigts très longs par rapport aux deuxièmes doigts, ce qui suggère une exposition élevée à la testostérone par rapport à l’exposition aux œstrogènes avant la naissance”, explique dans le communiqué John Manning.
Alors, une consommation élevée d’alcool serait-elle liée à un niveau élevé de testostérone… ou simplement à un marqueur social inhérent aux disparités de genre ? Les chercheurs espèrent que leurs travaux permettront de mettre la lumière sur les facteurs sous-jacents de la consommation d’alcool, que l’on parle d’abstinence, d’usage occasionnel jusqu’à la dépendance. En tout cas, elle met certainement l’accent sur l’aspect économico-social de la consommation d’alcool selon les individus.